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Déc 20

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Pour le F. N. au conseil régional R. A. : c’est le capital d’abord ! Et les femmes à la maison.

femmes

 

Lors de la cession  du Conseil Régional Rhône Alpes, les 14 ,15 et 16 décembre dernier, le FN a déposé un amendement demandant que la ligne budgétaire consacrée à l’aide aux associations qui se battent pour « l’égalité femmes-hommes » soit supprimée ET QUE LE BUDGET SOIT AFFECTE AU REMBOURSEMENT DE LA DETTE !!

 

Les motifs avancés : la constitution reconnaît cette égalité, la république la met en œuvre. En conséquence, le FN considère que les jeunes hommes et femmes ont un égal accès à «  l’enseignement, au choix de leurs études, de leurs métiers !!! [Et comme par ailleurs] les hommes et les femmes ne peuvent pas être égaux mais complémentaires, … le sort des femmes ne sera pas amélioré   … « par la multitude des subventions accordées à une kyrielle d’associations » [qui se préoccupent de leur situation]…  « Même celles dont les maris refusent de s’intégrer et de respecter nos coutumes« 

Toutes celles, invisibles, qui souffrent au quotidien du sort qui est le leur seront heureuses d’apprendre que les discriminations dont elles font l’objet ne pèsent pas lourd au regard de la dictature des marchés financiers. Les spéculateurs d’abord !

Oui, toutes les femmes en situation de monoparentalité, travaillant à temps partiel (cinq fois plus souvent que les hommes), en horaire décalé, sur des emplois de service sous rémunérés, avec des pensions alimentaires qui ne rentrent pas, femmes confrontées à la violence ordinaire, au harcèlement moral et/ou sexuel en famille et/ou au travail, …

Cette proposition est faite alors :

– que le collectif national pour les droits des femmes (CNDF) dénonce l’insuffisance de la loi promulguée en juillet 2010 notamment en ce qui concerne le financement du volet prévention et formation des professionnels prenant en charge les femmes victimes de violences conjugales ou menacées de mariages forcés.

– que la dernière enquête nationale sur les violences qu’elles subissent faite en France, insiste sur l’influence des situations d’exclusion de l’emploi et donc du manque de ressources et de la dépendance financière dans la genèse des violences qui leurs sont faites

– que les sociologues du travail constatent régulièrement l’inégalité de traitement dans le déroulement de leurs carrières, tant en matière de rémunération que de positionnement dans l’entreprise par rapport aux hommes pourtant dans des situations comparables en terme de diplôme et d’ancienneté ; ou quand encore ils observent que pour un travail de valeur égale, elles perçoivent une rémunération inférieure aux hommes : 27 % de moins que les hommes. L’écart est de 19 % pour des temps complets et 10 % à poste et expérience équivalents.

– que les entreprises exercent trop souvent une violence morale en dévalorisant leur travail, entraînant déconsidération de soi, manque de confiance dans ses possibilités quand s’instaure une culpabilité autour de la maternité, de la disponibilité réelle ou supposée. Combien de femmes en viennent à restreindre elles-mêmes leurs perspectives de carrière, de peur d’être en butte au refus de l’employeur.

Avec la suppression / fusion de la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité (HALDE), il est clair que la volonté politique manque pour lutter contre les discriminations. Si les femmes sont en tête pour la précarité, le taux de chômage,  le renoncement aux soins, les petites retraites, l’inégalité salariale, elles sont en queue pour la représentation politique : 18% des députés, 21% des sénateurs, 12% des conseillers généraux et 10% des maires ! Il est donc indispensable que la société civile puisse continuer à peser sur les décisions prises par les politiques, poursuivre son action là où les moyens mis en œuvre par l’état ne sont pas suffisants, voire en recul. Il s’agit là d’un enjeu de société majeur. L’égalité femmes-hommes n’étant pas de ce monde, il faut espérer qu’elle soit au centre des programmes politiques pour les prochaines élections. Les prochains mois devraient permettre de savoir qui s’engage pour une société moderne et égalitaire, avec de réels moyens, et qui ignore cet enjeu ou ne fait que du baratin sur la question.

Pour le F. N., la réponse est limpide. Outre l’évidente dimension raciste présente dans ces lignes qui est la marque de fabrique de ce parti d’extrême droite, le FN au sein du conseil régional s’inscrit de fait dans les pas de sa présidente dont le projet politique tend à réduire les femmes à leur statut de mère. En décembre 2010, c’est les propos qu’elle tenait dans « Présent », tendant ainsi à enfermer les femmes dans leur rôle maternel en leur déniant toute autre contribution utile à notre société.antifn

Au delà, et dans la continuité d’un parti qui a toujours refusé l’ISF, qui est favorable au relèvement de la Tva plutôt qu’à celui de l’impôt sur le revenu, qui vomit le code du travail, le droit à la retraite à 60 ans, le FN se révèle comme un des meilleurs chiens de garde du système capitaliste : priorité au capital, les femmes n’ont qu’à rester à la niche. Oups !!  … À la maison !!!

En revanche, pour le Front de Gauche, pas d’ambiguïté. Le programme « l’humain d’abord » l’énonce clairement. L’égalité femmes / hommes passe par l’abolition du patriarcat : création d’un ministère des droits de la femme et de l’Égalité placé auprès du premier (ou de la première) ministre, mise en œuvre d’une négociation annuelle entre les partenaires sociaux sur le respect de l’égalité professionnelle, adoption d’une loi-cadre venant complétée la loi de juillet 2010, rédaction d’un texte de loi anti-sexiste, action auprès des partenaires européens pour l’adoption d’une « directive de l’EUROPEENNE la plus favorisée »

A la différence du F. N. qui – malgré les discours emphatiques à la tribune de sa présidente, priorise de fait l’argent sur l’humain – NOUS, au Front de Gauche, affirmons dans notre programme « L’humain d’abord » :

« En refusant la domination du capital financier sur le travail, en luttant contre la précarité, en garantissant à chaque femme et à chaque homme, le droit de se soigner, de s’éduquer, de se loger et de travailler, nous protégeons et accroissons toutes les forces créatrices qui refonderont notre pays et aideront demain à changer le monde … La finalité de notre projet est l’émancipation, en créant les conditions pour que chacune et chacun puisse construire sa vie libéré(e) de toute domination et développer ses potentialités » Tout est dit.

 

 

jcmilite

Jean-Claube Bernard candidat « Front de gauche » de la 4ème circonscription de la Savoie


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