En 2007, avec le pas de danse «Hulotien», l’environnement avait eu une petite place dans la campagne présidentielle. En 2012, avec Fukushima, seul le nucléaire existe dans cette élection. Et encore, il suffit qu’on perde son triple A pour qu’on en oublie les économies d’énergie. Sans compter que la crise occulte tous les autres sujets -pourtant majeurs- de l’écologie. Voilà pourquoi la fédération France Nature Environnement (FNE) a convié les candidats à la présidentielle à un grand oral samedi à Montreuil, en fin d’après-midi.
Objectif: placer, le temps d’un cours de maths, l’environnement et les questions écologiques au cœur de la campagne. Les 3000 associations de FNE ont appelé les candidats à lister les mesures écolos qu’ils mettraient prioritairement en œuvre au lendemain de leur élection. François Bayrou, Eva Joly, Corinne Lepage, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin, Dominique de Villepin et François Hollande se sont pliés à l’exercice. Ils disposaient chacun de 15 minutes face à une salle remplie de 2000 écolos de tous bords. Petit décryptage subjectif du grand oral écolo des candidats, dans leur ordre d’apparition. Par Laure Noualhat, sur son blog « Six pieds sur terre«
Jean-Luc Mélenchon. 8/10. Revient de loin.
Orateur hors pair, Mélenchon semble avoir parfaitement compris où il se trouvait: devant un public avide d’écologie, certes, mais aussi assoiffé de justice sociale. Il est le seul à avoir admirablement articulé les deux mondes. «Il n’y a pas de contradiction, affirme-t-il, entre les intérêts à long terme des gens et la planification à long terme, par définition écologique.» Il en a soufflé plus d’un. En ce qui concerne le nucléaire, cet ancien pro-nuke a été extrêmement clair: «soit le nucléaire est dangereux et, dans ce cas, on ferme toutes les centrales, soit il n’est pas dangereux, et on peut construire de nouvelles centrales.» Imparable. «A titre personnel, je suis pour une sortie du nucléaire, mais je reprendrai la proposition 38 des 110 propositions socialistes du projet de 1981, et qui n’a pas été tenue: un référendum sur le sujet.» Il ne croit pas en un capitalisme vert, lequel est, lui aussi, «incompatible avec la financiarisation de l’économie». Il veut remonter le smic à 1700 euros nets afin que les ouvriers et les bas salaires puissent manger bio… Le candidat le plus pastèque qui soit: vert à l’extérieur avec du gros rouge à l’intérieur. Goûteux.