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Jan 06

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Faut-il mourir pour avoir des papiers ?

Lundi 7 janvier sera le 67ème jour de grève de la faim des sans-papiers de Lille.
Les choses sont désormais dramatiquement simples : des vies sont en jeu.
sanspapierslille
Or le gouvernement continue de jouer l’épreuve de force contre ces femmes et ces hommes dont le seul crime est d’exiger d’être traitéEs dignement. Il joue le pourrissement de la grève en refusant toute ouverture au risque d’un drame qui peut arriver à n’importe quel moment.
Cette situation est indigne et humiliante. Elle doit cesser.
Le Parti Socialiste de François Hollande, Emmanuel Valls et Martine Aubry doit agir maintenant pour la régularisation immédiate et sans condition des sans-papiers de Lille.
Rassemblement Lundi 7 janvier et tous les jours suivants jusqu’à la régularisation des sans-papiers de Lille devant le siège
du Parti Socialiste à 18H00 – 10 rue de Solferino – Metro Solferino (Ligne 12)

Communiqué du Front de Gauche 59
Grève de la faim des sans papiers du CSP59 à Lille :
Monsieur Valls, nous ne voulons pas d’un « Thatcher de gauche » !
Après cinq ans de harcèlement et de répression sarkozyste, les sans papiers de Lille, auto-organisés dans le CSP59, en lutte pour leur régularisation et pour des droits égaux à tous les autres travailleurs de ce pays, font maintenant face à des continuateurs zélés de cette politique anti-immigrés et anti-sans papiers, qui les ont poussé, par leur mépris et leur surdité obstinée, à l’ultime recours de la grève de la faim, commencée il y a plus de 60 jours.
La politique barbare de la Préfecture et du Ministère de l’Intérieur, directement ou à travers les instances médicales ou cléricales, chassant des hôpitaux, des églises, des gré-vistes de la faim fortement affaiblis sous la pluie voire sous la neige, appliquant froidement la circulaire Valls sans tenir compte du caractère exceptionnel de la grève de la faim, plusieurs semaines après son déclenchement, poussant même la provocation jusqu’à expulser récemment deux grévistes sans aucun soucis de leur état de santé extrêmement précaire, cette politique est tout simplement inacceptable et indigne d’un gouvernement qui se prétend de gauche.
Le Front de Gauche, qui a largement contribué à chasser Sarkozy en mai dernier, entend poursuivre sa lutte contre le sarkozysme, la chasse aux sans-papiers, y compris si c’est un ministre « sarkozyste de gauche » comme l’appellent les camarades du CSP59, qui la mène. Les grévistes de la faim atteignent maintenant les limites physiologiques que le gouvernement irresponsable semble attendre, comme un certain gouvernement britannique lors de la funeste grève de la faim des prisonniers politiques irlandais en 1981 … Nous n’admettrons pas de « Thatcher de gauche » !
Le Front de Gauche 59 réitère ses exigences : Il faut régulariser les travailleurs sans papiers grévistes de la faim ! Le gouvernement doit prendre ses responsabilités et assumer le changement promis en mai !
Samedi 5 janvier, 63ème jour de la grève de la faim
Parti Communiste Français
Parti de Gauche
Gauche Unitaire
Gauche Alternative (FASE)
Coordination Communiste
Gauche Anticapitaliste
Communiqué de presse : Le Parti de Gauche
Depuis le 2 novembre, des personnes sans papiers se sont engagées dans une grève de la faim pour exiger leur régularisation.
Au mépris de leur état de santé, deux d’entre elles ont été expulsées vers l’Algérie le 30 décembre 2012.
Le 31 décembre, c’est un jeune majeur sans papier, diplômé d’un CAP et sur le territoire français depuis ses 15 ans, qui a été expulsé pour le Pakistan. Dès son arrivée à Karachi, il s’est retrouvé en prison, l’état Pakistannais exigeant de lui qu’il s’acquitte d’une amende de 1500 euros.
Dorénavant, le Ministre de l’intérieur M. Valls, utilise pour les procédures d’expulsions une recommandation du conseil de l’Union Européenne de 1994 permettant d’établir des laissez-passer, sans l’accord du pays d’origine. Même Hortefeux et Guéant n’y avaient pas pensé !
Ces expulsions étaient inacceptables sous le gouvernement de Sarkozy. Elles le sont tout autant et même plus sous le gouvernement Hollande-Ayrault !

Sans papiers de Lille : Le Front de gauche interpelle le ministre de l’Intérieur
Dans la métropole lilloise, un mouvement de grève de la faim de travailleurs sans papiers, demandant leur régularisation, a démarré le 2 novembre. Aujourd’hui, plus de 50 personnes entament leur 57ème jour de grève de la faim !
Ils sont actuellement sur le trottoir, sur le parvis de l’église St Maurice de Lille, église qu’ils ont occupée durant quelques heures vendredi 21 décembre. Ils en ont été évacués le soir même. C’est donc la septième nuit qu’ils ont passée dehors, dans le froid et sous la pluie…, ils se « protègent » comme ils peuvent avec des tentes, des cartons. La situation est dramatique.
Auparavant, ils avaient occupé, durant une semaine environ, l’église réformée de Fives. Ils en avaient été évacués par la police le 4 décembre. Ils sont passés ensuite dans les urgences des hôpitaux, mis dehors, puis ils ont été dispersés par le Préfet du Nord dans toute la région. Les groupes ont été envoyés de foyers en centres d’hébergement de jour, de nuit, …Certains, sommés de quitter un foyer, ont trouvé refuge dans un local syndical…
Le Préfet a reçu le Comité des sans papiers 59 (accompagné de la Ligue des droits de l’homme) le 19 décembre et a procédé à une simple répartition administrative : les demandeurs d’asile, les sans papiers entrant dans la circulaire Valls, ceux susceptibles d’y rentrer, les hors circulaire,…etc. Cette attitude strictement administrative est un choix politique : le refus de prendre en compte la lutte collective des sans papiers et le fait que ceux-ci sont en grève de la faim.
Le gouvernement et le Ministre de l’Intérieur peuvent-ils cautionner l’attitude fermée du Préfet et laisser l’irréparable se produire ? L’arrivée de la gauche au gouvernement aurait dû entraîner une rupture avec la politique et les méthodes de l’ère Sarkozy. Le maintien en situation illégale de travailleurs sans-papiers ne peut qu’avoir pour conséquence de fournir au patronat une main-d’œuvre privée des moyens élémentaires de défendre ses droits. A l’inverse, la régularisation des personnes sans papiers est un acte positif pour toute la société.
Nous exigeons que le gouvernement, le Ministre de l’Intérieur interviennent pour créer les conditions d’arrêt de la grève de la faim en garantissant à chaque gréviste l’arrêt de toute procédure d’expulsion. Le Préfet doit ouvrir, au minimum, une perspective de régularisation sécurisée, une vraie négociation avec un engagement à établir un échéancier de régularisation des grévistes de la faim. Il s’agit d’une urgence !

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