par Martine Billard, co-présidente du PG
A marche forcée, le duo Merkozy a décidé d’imposer la réforme du traité européen et la politique d’austérité.
Partout en Europe, c’est la même politique. Ainsi en Grèce, baisse du salaire minimum de 20 % pour le ramener à 600 euros brut, baisse des retraites complémentaires, casse des conventions collectives, nouveaux licenciements de fonctionnaires…
Visiblement la droite européenne veut ériger en modèle la situation de l’Allemagne où 14 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.
Pour asséner cette médecine amère le plus vite possible, le traité européen doit être modifié pour mettre les états sous tutelle.
En effet, imaginez qu’un nouveau gouvernement arrive dans un pays suite à des élections et qu’il décide de rompre avec les politiques d’austérité. Quelle horreur pour le patronat européen qui a enfin l’impression que cette fois-ci, rien ne pourra l’empêcher d’arriver enfin à ses fins qui consistent à casser les reins de la résistance populaire pour permettre cette régression de civilisation.
Donc le traité européen, qui ne pouvait pas être modifié, rappelez-vous, va pourtant l’être pour inscrire l’obligation du non déficit budgétaire dans les constitutions de gré ou de force. Et pas question que les peuples aient leur mot à dire : donc surtout pas de référendum, c’est trop dangereux, dès fois qu’un ou plusieurs peuples osent dire non !
Mais la peur du peuple est telle, que Nicolas Sarkozy va encore plus loin. Le débat qui va avoir lieu à l’Assemblée Nationale à partir du 21 février ne donnera pas lieu à un vote solennel malgré la demande officielle des députés du Front de Gauche. Oui vous avez bien lu, le président de l’Assemblée Nationale et l’UMP ont refusé le droit aux français de savoir ce que votera chaque député, le vote se fera à main levée en fin de séance et non le mardi suivant comme pour l’immense majorité des textes de lois avec enregistrement des votes nominatifs.
C’est la dépossession du peuple français de sa souveraineté nationale sur les enjeux européens.
C’est un scandaleux déni de démocratie. Mais nous non plus, nous n’avons pas oublié 2005 et c’est la responsabilité du Front de Gauche d’organiser la même mobilisation que contre le TCE pour virer Sarkozy et l’UMP et imposer la rupture avec ce système antidémocratique et oligarchique. Et si les patrons européens savent défendre leurs intérêts communs, le 29 février, à l’appel de tous les syndicats, les salariés de tous les pays d’Europe leur montreront dans la rue que l’unité des travailleurs n’est pas un vain mot contre l’Europe austéritaire.
Martine Billard, co-présidente du PG