L’agende Moody’s vient de dégrader la France d’un cran (Aa1 au lieu des trois A).
Cette dégradation confirme malheureusement ce que nous disons depuis des semaines : François Hollande a beau adopter le Traité Merkozy sans aucune modification, prévoir 60 milliards d’économie d’ici 2017, faire voter un budget d’austérité pour 2013 et un pacte de compétitivité qui enthousiasment Mme Parisot, rien ne sera jamais assez beau pour les marchés et la spéculation.
D’ailleurs l’agence justifie sa dégradation en invoquant de « multiples défis structurels », « une perte de compétitivité graduelle mais continue » et « des rigidités des marchés du travail, des biens et des services ». Contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, il s’agit moins de pénaliser le bilan de Nicolas Sarkozy que de mettre la pression sur le gouvernement socialiste pour qu’il aille toujours plus loin dans la voie libérale.
En réalité le système financier ne juge les politiques qu’en terme de profit qu’elles lui rapportent : Elles ne sont pas suffisamment austères et libérales ? Il les condamne ! Elles sont trop austères ? Il s’inquiète de leur capacité à relancer la machine économique. Il n’y a qu’une solution : ne plus jouer le jeu de ce Minotaure des temps modernes. Il faut avoir le courage de rompre ce cercle vicieux. Osons !
Eric Coquerel