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Mai 24

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RSA : 440 années de RMI pour une campagne de com’

Sur le site d’actu chômage, samedi 16 mai :rsa

Martin Hirsch vient de lâcher 2,2 millions d’€ pour l’achat d’espaces publicitaires visant à promouvoir son RSA qui doit entrer en vigueur le 1er juin.

2,2 millions d’€… 114 années au salaire médian ! 166 années au Smic !
Mais pourquoi faire de la com’ sur une (mauvaise) mesure qui a été votée au Parlement et à laquelle peu de précaires risquent d’échapper ? On pense à EDF qui, malgré sa situation de monopole, avait mené une campagne qui a inspiré Dany Boon : «C’est un peu comme si les impôts, ils faisaient de la pub à la télé. […] Au lieu de dépenser tout cet argent pour rien, ils auraient pu augmenter les salaires, embaucher de nouveaux agents… Zut ! j’deviens communiste»…

Réponse de Martin Hirsch : Parce que les «travailleurs pauvres» – abonnés au travail en miettes et autres chômeurs à l’ASS exerçant une «activité partielle» – qui ne sont ni au RMI, ni à l’API et ne seront donc pas convoqués deux fois par semaine chez Gestapôlemploi, doivent en faire la demande auprès des CAF. Il est important qu’ils soient informés de la démarche à suivre «pour ne pas passer à côté. Beaucoup de personnes ne réalisent pas que le RSA, c’est aussi pour elles», justifie-t-il. En effet, l’assistanat à durée indéterminée, c’est un cadeau bonux à ne pas louper !

C’est adorable : on dépense 2,2 millions pour dire aux gens qu’ils y ont peut-être droit alors qu’il aurait été tellement plus simple de les laisser se démerder – comme c’est l’usage, par exemple, avec les tarifs sociaux de l’énergie… (tiens, revoilà EDF !) -, sachant que ceux qui passeront à côté permettront de réaliser de substantielles économies. Qu’il est honnête, notre Martin !

Une gabegie pour du vent

Les frais de communication et de représentation – le vent et la parade, indispensables à notre nouvelle monarchie républicaine – coûtent une fortune au gouvernement (pardon, aux contribuables !) tandis que 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et 18% de nos salariés croupissent au salaire minimum. Le député René Dosière a mis son nez là-dedans et les chiffres s’amoncèlent, suscitant notre consternation à l’aune «des mesures immédiates. Des mesures justes» consenties aux plus «modestes».

En 2007, tous ministères confondus, 50 millions se sont envolés en com’ dont 3,177 millions chez Rachida Dati (ses 436 € – montant mensuel moyen de l’ASS – de journaux achetés par jour nous laissent pantois), 8,173 millions chez Michèle Alliot-Marie… Mais la palme revient à Bercy, notre Ministère du Chômage et du Sous-emploi, avec 12,86 millions dilapidés notamment dans sa campagne de promotion des mesures issues de la loi TEPA qui a coûté à elle seule 810.000 €, tout ça pour nous abreuver d’une douteuse rhétorique

Le Ministre des Pauvres (et des jeunes, ça va ensemble) n’y échappe pas : pour faire comme ses petits collègues, il lance une campagne intitulée «Le RSA, ça sert à ça» et consacre à cette mascarade 1.830 années de son «complément» – censé «accroître» les ressources des travailleurs pauvres de… 100 € par mois en moyenne, soit nettement moins que les dispositifs auxquels il succède – ou, si vous préférez, 440 années de RMI. De l’argent public qui, au lieu de bénéficier directement à ceux qui en ont vraiment besoin, ira nourrir la richissime industrie de l’esbroufe.
Son RSA, il sert aussi à ça.

Post scriptum : Nous avons oublié 250.000 € ! En effet, les 2,2 millions concernent uniquement l’achat d’espaces. Auxquel il faut ajouter la production de deux spots télé réalisés par l’agence Euro RSCG C&Co qui ont coûté 250.000 €.

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