Mai 31

La laîcité reste un combat

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Article paru dans L’Humanité le 15 mai 2009

L’article 89 de la loi relative aux libertés et responsabilités locales, votée le 13 août 2004, obligeait les communes à financer les frais de fonctionnement des élèves inscrits dans une école primaire privée sous contrat d’association, même si celle-ci était située hors du territoire de la commune de résidence. Précisons que le financement hors commune d’un élève fréquentant une école primaire publique ne s’applique pas automatiquement : il est facultatif et conditionné à l’accord préalable du maire ! Face à l’émoi suscité par une telle mesure, tant chez les partisans de la laïcité que dans les rangs d’élus locaux attachés à leur école de proximité, le Sénat lui a substitué, le 10 décembre 2008, une nouvelle disposition. La proposition de loi du sénateur Jean-Claude Carle pose, certes, des conditions aux avantages concédés à l’enseignement privé, mais celles-ci sont tellement vagues qu’au final, l’article 89 continuera à produire ses effets.

Actuellement étudiée par l’Assemblée nationale, l’adoption de cette proposition de loi aurait des conséquences désastreuses. Ce serait ainsi ouvrir la porte à l’instauration d’un « lien de guichet » fondé sur un financement individuel de nature consumériste entre les communes et les familles, dans la logique du « chèque éducation » préconisé par les libéraux. Les menaces sur le maintien de nombreuses écoles publiques de proximité, notamment pour les classes uniques des zones rurales, seraient puissamment aggravées par les effets de la politique gouvernementale s’ingéniant à mettre en concurrence les établissements en généralisant les principes conduisant à leur autonomie (ÉPEP) ou en contournant, avant de la supprimer, la carte scolaire. Il est également à prévoir un accroissement significatif des inégalités sociales et territoriales : d’une part, un alourdissement des dépenses pour les communes qui ne pourront y pourvoir qu’en augmentant les impôts locaux – les plus injustes, vu qu’ils ne prennent pas en compte les revenus -, d’autre part, l’obligation de fait, pour les communes les moins fortunées (c’est-à-dire les communes rurales isolées ou celles de banlieues défavorisées), de financer une partie des frais de fonctionnement des communes les plus nanties, qui accueilleront ces élèves au motif d’une image de marque meilleure. Autrement dit, pour reprendre la formule pertinente heureusement popularisée par les opposants, dont le collectif pour la promotion et la défense de l’école publique de proximité : « Nanterre paiera pour Neuilly ! »

Le débat ne se résume pas à une simple question technique de financement. L’angle d’attaque retenu est en réalité double.

À la reconfessionnalisation de la société, annoncée par Sarkozy dans son discours de Latran théorisant la prétendue « supériorité du prêtre sur l’instituteur dans la transmission des valeurs » et l’affirmation de son concept de « laïcité positive », s’ajoute l’aspiration des libéraux à ouvrir les portes du vaste marché de l’éducation, estimé à 1 400 milliards d’euros annuels. Ainsi, si 95 % de l’enseignement privé est à caractère confessionnel, les marchands visent eux aussi à ouvrir de nouvelles écoles en bénéficiant d’un double financement, public et privé. La même alliance du marché et du goupillon s’est traduite, dans l’enseignement supérieur, par la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur catholique, à égalité avec ceux décernés par l’enseignement supérieur public. Par transitivité, et conformément aux recommandations contenues dans le processus de Bologne ou la stratégie de Lisbonne, c’est permettre demain la reconnaissance de l’ensemble des diplômes du privé au nom de « la concurrence libre et non faussée », ce qui entraînera la mise en concurrence des universités entre elles. Le traité de Lisbonne est aussi un tableau à double entrée, lui qui refuse toute harmonisation en matière d’éducation (article 176 B du TFUE) mais ouvre en même temps l’espace public aux Églises (article 10 de la charte des droits fondamentaux).

Il est donc nécessaire d’inverser les données du débat relatif aux relations du public et du privé dans le domaine de l’école. Les « contraintes » imposées à l’école publique sont son honneur et font de ses missions une spécificité, dont le privé ne pourra jamais se réclamer. Parce que l’école publique est elle seule porteuse de l’intérêt général, il est malhonnête de parler d’une parité entre public et privé. La seule réponse adaptée serait la mise en place d’un grand service public laïque et unifié de l’éducation nationale, seul à même de garantir justice sociale et cohésion territoriale au sein de notre République. L’abrogation pure et simple de l’article 89 serait déjà un premier pas de rééquilibrage républicain.

François COCQ, secrétaire national du PG (Parti de gauche) à l’éducation,
Francis DASPE, président de la commission enseignement primaire et secondaire du PG

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Mai 24

RSA : 440 années de RMI pour une campagne de com’

Sur le site d’actu chômage, samedi 16 mai :rsa

Martin Hirsch vient de lâcher 2,2 millions d’€ pour l’achat d’espaces publicitaires visant à promouvoir son RSA qui doit entrer en vigueur le 1er juin.

2,2 millions d’€… 114 années au salaire médian ! 166 années au Smic !
Mais pourquoi faire de la com’ sur une (mauvaise) mesure qui a été votée au Parlement et à laquelle peu de précaires risquent d’échapper ? On pense à EDF qui, malgré sa situation de monopole, avait mené une campagne qui a inspiré Dany Boon : «C’est un peu comme si les impôts, ils faisaient de la pub à la télé. […] Au lieu de dépenser tout cet argent pour rien, ils auraient pu augmenter les salaires, embaucher de nouveaux agents… Zut ! j’deviens communiste»…

Réponse de Martin Hirsch : Parce que les «travailleurs pauvres» – abonnés au travail en miettes et autres chômeurs à l’ASS exerçant une «activité partielle» – qui ne sont ni au RMI, ni à l’API et ne seront donc pas convoqués deux fois par semaine chez Gestapôlemploi, doivent en faire la demande auprès des CAF. Il est important qu’ils soient informés de la démarche à suivre «pour ne pas passer à côté. Beaucoup de personnes ne réalisent pas que le RSA, c’est aussi pour elles», justifie-t-il. En effet, l’assistanat à durée indéterminée, c’est un cadeau bonux à ne pas louper !

C’est adorable : on dépense 2,2 millions pour dire aux gens qu’ils y ont peut-être droit alors qu’il aurait été tellement plus simple de les laisser se démerder – comme c’est l’usage, par exemple, avec les tarifs sociaux de l’énergie… (tiens, revoilà EDF !) -, sachant que ceux qui passeront à côté permettront de réaliser de substantielles économies. Qu’il est honnête, notre Martin !

Une gabegie pour du vent

Les frais de communication et de représentation – le vent et la parade, indispensables à notre nouvelle monarchie républicaine – coûtent une fortune au gouvernement (pardon, aux contribuables !) tandis que 8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté et 18% de nos salariés croupissent au salaire minimum. Le député René Dosière a mis son nez là-dedans et les chiffres s’amoncèlent, suscitant notre consternation à l’aune «des mesures immédiates. Des mesures justes» consenties aux plus «modestes».

En 2007, tous ministères confondus, 50 millions se sont envolés en com’ dont 3,177 millions chez Rachida Dati (ses 436 € – montant mensuel moyen de l’ASS – de journaux achetés par jour nous laissent pantois), 8,173 millions chez Michèle Alliot-Marie… Mais la palme revient à Bercy, notre Ministère du Chômage et du Sous-emploi, avec 12,86 millions dilapidés notamment dans sa campagne de promotion des mesures issues de la loi TEPA qui a coûté à elle seule 810.000 €, tout ça pour nous abreuver d’une douteuse rhétorique

Le Ministre des Pauvres (et des jeunes, ça va ensemble) n’y échappe pas : pour faire comme ses petits collègues, il lance une campagne intitulée «Le RSA, ça sert à ça» et consacre à cette mascarade 1.830 années de son «complément» – censé «accroître» les ressources des travailleurs pauvres de… 100 € par mois en moyenne, soit nettement moins que les dispositifs auxquels il succède – ou, si vous préférez, 440 années de RMI. De l’argent public qui, au lieu de bénéficier directement à ceux qui en ont vraiment besoin, ira nourrir la richissime industrie de l’esbroufe.
Son RSA, il sert aussi à ça.

Post scriptum : Nous avons oublié 250.000 € ! En effet, les 2,2 millions concernent uniquement l’achat d’espaces. Auxquel il faut ajouter la production de deux spots télé réalisés par l’agence Euro RSCG C&Co qui ont coûté 250.000 €.

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Avr 19

Meeting Chambéry le 24/04

Marie-Christine VERGIAT, tête de liste de la circonscription Sud-Est, invitée du Front de gauche Savoie le 24 avril prochain.MCV

Marie-Christine VERGIAT, militante associative et tête de liste de la circonscription Sud-Est sera à Chambéry Le Haut le vendredi 24 avril 2009, au Scarabée à 20h.
En effet, à l’initiative des délégations Savoie du Parti Communiste Français et du Parti de Gauche, composantes du Front de Gauche, se tiendra ce vendredi un grand meeting populaire au cours duquel seront abordés les enjeux des prochaines élections européennes.
Aux côtés de Marie Christine VERGIAT, siègeront Claude DEBONS du Parti de Gauche, le syndicaliste et membre de Gauche Unitaire Armand CREUS, ainsi que la Conseillère Générale communiste savoyarde Christiane LEHMAN.

En France, la situation économique et sociale s’aggrave. Le chômage augmente fortement. Ce n’est pourtant pas la crise pour tout le monde puisque certaines entreprises suppriment des emplois même quand elles font des profits. L’Union Européenne aurait pu être un bouclier protecteur face à la mondialisation libérale. Au lieu de cela, elle a choisi – avec les différents gouvernements – « l’économie de marché ouverte où la concurrence est libre et non faussée », tirant les acquis sociaux vers le bas.

Le 7 juin prochain auront lieu les élections européennes. C’est l’occasion de dire Non à Sarkozy et à tous ceux qui ont soutenu une Europe libérale et Oui à une Europe démocratique, sociale, écologique, pacifique. Après le front social dans la rue, il est aujourd’hui nécessaire le construire le front politique dans les urnes. C’est l’objectif du Front de Gauche qui rassemblent militants du PCF, du Parti de Gauche et de Gauche Unitaire, collectifs locaux, personnalités et citoyens pour changer d’Europe.

Il est urgent que l’Union européenne respecte le choix démocratique des peuples qui la composent, en commençant par retirer le traité de Lisbonne frère siamois du Traité Constitutionnel Européen pourtant majoritairement rejeté par référendum en France, en mai 2005 mais aussi au Pays Bas quelques semaines avant et en Irlande, quelques mois plus tard.

 

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Avr 14

Mélenchon: « Le PS mérite une fessée aux européennes »

« Le Parti Socialiste mérite une fessée aux européennes » a expliqué ce matin Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, au micro des « 4 Vérités » sur France 2.

L’homme politique, qui fait liste commune avec les communistes pour les élections européennes, en juin, appelle les électeurs à sanctionner la politique du PS, auquel il reproche d’avoir soutenu le traité de Lisbonne porté par Nicolas Sarkozy.

Après l’échec du traité de Rome en 2005, le traité de Lisbonne, dit « simplifié », avait été approuvé au Parlement en 2008, sans référendum, avec les voix du PS.

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Avr 09

Rejet de la loi Hadopi

Coup de théâtre à l’Assemblée nationale. Le texte qui prévoit de sanctionner le téléchargement illégal a été rejeté, en l’absence de nombreux députés. Et avec des voix UMP…

Contre toutes attentes une majorité de député ont rejeté le projet de loi « protection des droits sur internet », issu de la commission mixte paritaire (CMP) de mardi dernier, alors qu’il avait été voté plus tôt dans la matinée par le Sénat. Devant le manque de députés dans l’hémicycle, le vote a été effectué à mains levées. Une partie de la majorité UMP a voté pour, mais deux députés de la majorité ont voté contre avec l’opposition, pour un résultat final de 15 pour contre 21.

 

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Avr 07

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Avr 07

Appel à une action solidaire

Si la solidarité devient un délit, nous demandons à être poursuivis pour ce délit !

Mercredi 8 avril 2009

Devant les palais de Justice de Paris, Lille, Marseille, Strasbourg, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes et dans plusieurs dizaines de villes en France nous serons 5500 à nous présenter comme prisonniers volontaires, affirmant avoir, un jour, aidé un homme ou une femme sans papiers en difficulté. Nous serons 5500 citoyens décidés à rester des « aidants » !

Si vous souhaitez participer à ces rassemblements, vous pouvez vous inscrire et signer l’appel national sur le site www.delinquants-solidaires.org

 

SOYEZ NOMBREUX A NOUS REJOINDRE !

DEVANT LE PALAIS DE JUSTICE DE CHAMBERY A 17H30 LE 8 AVRIL

Premiers signataires en Savoie : Emmaüs, Ligue des Droits de l’Homme, Secours Catholique, Réseau Education sans frontières-Savoie, RUSF 73, Collectif Savoyard contre les Racismes et la Haine…

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Avr 07

Contre-sommet de l’OTAN : témoignage

La Savoie était le département le plus représenté de notre région Rhône-Alpes à la manifestation du « Contre-sommet de l’OTAN » . Nous étions prévenus avant notre départ : Strasbourg était littéralement en état de siège ; tout le centre verrouillé par un impressionnant dispositif policier et un itinéraire de dernière minute excentré vers le quartier du port autonome. Mais la réalité a dépassé de loin nos craintes.

Une situation rapidement explosive

D’abord un long parcours à pied pour aboutir au point de ralliement du Jardin des deux rives. Là, les passages répétés d’un hélicoptère à basse altitude rendent quasi inaudibles les propos des intervenants. Bientôt, s’élève un épais nuage de fumée noire à proximité : l’ancien bâtiment des Douanes et l’hôtel Ibis sont en flammes. Les gaz lacrymogènes commencent à aveugler les manifestants.. Les organisateurs demandent de se replier rapidement vers le côté gauche de la scène pour le départ de la manifestation.

Le piège policier

Peu après, le cortège est coupé par les forces de police, des barrages sont mis en place sur les ponts, avec de hautes grilles et des barbelés. Le dispositif est conçu de telle façon qu’il enferme des tronçons entiers de la manifestation ; impossible de continuer ni de revenir en arrière : nous nous trouvons pris dans une véritable souricière. Nous trouverons finalement une issue en passant sous une longue file de wagons en dépôt sur une voie ferrée et en coupant à travers des jardins pour arriver à rejoindre enfin notre car.

Comment et pourquoi en est-on arrivé là ?

Comment cette situation a-t-elle été possible ? Comment ces impressionnantes forces policières n’ont-elles pas été capables de neutraliser les quelques groupes de casseurs ? Pourquoi les camions de pompiers sont-ils arrivés si tard sur les lieux de l’incendie ? Comment évoquer des difficultés de localisation des casseurs alors qu’un ballet d’hélicoptères en liaison constante avec le commandement à terre n’a pas cessé durant toute la journée ?

Se rendre à l’évidence

A la lumière des faits, la réponse n’est que trop évidente. En laissant se développer les incidents avant d’intervenir, on occultait le caractère pacifiste de la manifestation ; ce qui va ensuite susciter dans l’opinion l’amalgame entre les groupes violents et l’immense majorité pacifique. Le maire de Strasbourg, témoin bien placé de l’événement, a d’ailleurs mis en cause l’appareil policier ; et les déclarations de la ministre Alliot-Marie tentant de disculper ses services ne changent rien à la réalité.

Plus que jamais, lutter pour la paix

L’ordre public autant que le droit de manifester, qui devraient être respectés dans toute démocratie, ont été incontestablement bafoués. Mais les voix de la paix ne se tairont pas pour autant. Elles diront que le renforcement de l’OTAN, organisation militaire issue de la guerre froide, est un non-sens ; que la réintégration par notre pays du commandement militaire sous leadership états-unien est un mauvais choix, qui ne peut que nous entraîner davantage dans un engrenage de guerre comme c’est le cas en Afghanistan, et dans un processus de relance de la course aux armements qui engloutit des sommes folles pourtant indispensables à la satisfaction des besoins vitaux de l’humanité.

Pour le Collectif de Savoie « Contre-sommet de l’OTAN »,

Georges PELLET, coordonateur.

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Avr 05

Je signe le comité de soutiens Front de Gauche

Le capitalisme traverse une crise historique. Chaque jour de nouveaux plans sociaux sont annoncés. La hausse du chômage est dramatique et sans précédent. Les services publics sont démantelés. Les droits sociaux reculent, la catastrophe écologique s’avance. Il est urgent de changer de politique !

Pourtant, l’Union européenne n’a pas su, pas voulu réagir face à la crise. Les gouvernements européens veulent faire payer la note de leur échec aux salariés, aux jeunes, aux citoyens. Ensemble nous voulons saisir l’occasion des élections européennes du 7 juin pour sanctionner les politiques libérales qui ont conduit à ce désastre. Avec le développement des luttes et les mouvements sociaux, dans notre pays comme dans toute l’Europe, le vote du 7 juin sera une nouvelle occasion de faire entendre la colère et la volonté de choix en rupture avec l’Europe libérale et ses Traités dont celui de Lisbonne. Et d’élire de nombreux députés qui, tous les jours, nous protègent et portent nos préoccupations.

Nous soutenons donc les listes du Front de Gauche pour changer d’Europe, rassemblement ouvert à tous les citoyens et les citoyennes, toutes les forces politiques et sociales, qui défendent une Europe nouvelle, solidaire, de justice et de paix, écologique, démocratique, en rupture avec les dogmes néolibéraux et les traités européens actuels.

Je signe l’appel !

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Mar 23

Front de Gauche pour changer d’Europe




Les élections européennes vont se dérouler dans un contexte de crise historique du capitalisme. Celle-ci se traduit par de graves menaces pour nos concitoyennes et nos concitoyens et pour la planète : chômage grandissant, aggravation des inégalités Femmes/Hommes, difficultés financières pour des millions d’entre nous, démantèlement des services publics, crise d’importants secteurs industriels, dérèglement climatique, mise en cause des milieux naturels et des écosystèmes, recul des libertés publiques et de la démocratie, atteintes à l’indépendance des médias et de la justice, criminalisation des luttes sociales et dérive sécuritaire…Dans un tel contexte, les tentations autoritaires et les extrêmes droites peuvent à tout moment resurgir, les risques de guerre renaître.

 

Tous ces dangers sont le résultat d’une déréglementation généralisée menée sous la pression des firmes multinationales et de choix politiques qui placent la rentabilité financière des capitaux et la concurrence au dessus de toute considération humaine. Une véritable dictature de l’actionnariat et une mondialisation capitaliste-libérale ont abouti à la multiplication des délocalisations et à la compression des salaires. Cette dérégulation, principalement portée par les Etats-Unis, a été accompagnée par des interventions militaires à l’étranger, comme en Irak et au Moyen-Orient. Multidimensionnelle, la crise est celle de tout un modèle de développement, source d’inégalités monstrueuses, de gaspillages incommensurables des ressources de la planète, de tensions et de conflits dans le monde. Elle est le résultat d’une logique capitaliste qui déconnecte toujours plus la sphère financière de la production créatrice de valeur sociale,  qui prône le productivisme au mépris de l’environnement, qui étend la marchandisation et le consumérisme au mépris de l’humain et de l’intérêt général.

 

L’Union européenne est totalement engagée dans ce modèle néolibéral capitaliste en échec, particulièrement au fil des vingt dernières années. Il imprègne ses traités, ses structures, ses politiques. Il est réaffirmé dans le traité de Lisbonne. Cette crise est donc aussi l’échec de l’« Europe libérale » : celle de l’ « économie de marché ouverte où la concurrence est libre » ; celle de « l’interdiction de tout entrave à la libre circulation des capitaux » ; celle du libre-échange généralisé et de son corollaire : la mise en concurrence des territoires et des peuples pour tirer les acquis sociaux vers le bas ; celle d’une banque centrale européenne (BCE) échappant à la souveraineté populaire et totalement dévouée aux marchés financiers ; celle d’un « pacte de stabilité » visant à faire baisser les « coûts » salariaux et à rationner les dépenses sociales ; celle de l’interdiction d’interventions publiques de l’Etat notamment en faveur de politique industrielle favorisant l’emploi et les salaires; celle de la privatisation des services publics, de la déréglementation, des privatisations; celle de la concentration des pouvoirs loin des citoyennes et des citoyens ; celle qui au nom de la « compétitivité » fragilise en même temps que le tissu social, l’environnement et le « vivre ensemble » lui-même. En réalité, cette crise fait exploser toutes les règles libérales imposées par les textes européens.

Une exigence émerge de cette expérience: « il faut changer d’Europe ! ». Cette exigence est majoritaire en France depuis 2005 et elle ne cesse de grandir à travers le continent.

Des millions d’hommes et de femmes se mobilisent pour faire entendre leur colère, leur soif de justice et de changement. Ces mouvements sociaux sont en plein essor. Les grandes mobilisations sociales que nous connaissons partout en Europe et en France, récemment en Guadeloupe, Martinique et à la Réunion, prouvent que l’unité peut faire plier gouvernants et possédants.  Ces mouvements appellent des réponses politiques à la hauteur des exigences de l’heure.

Les forces de gauche sont ainsi confrontées à un triple défi : celui de se montrer utiles aux peuples dans une situation qui s’annonce comme devant être de plus en plus dramatique ; celui d’être capables de gagner la bataille des idées sur les choix stratégiques à faire pour s’attaquer aux racines de la crise, celui de réussir à rassembler autour de ces choix suffisamment de femmes et d’hommes pour ouvrir une perspective de changement.

C’est dans ce contexte que vont se tenir les élections européennes du 7 juin prochain. Elles constituent l’occasion par excellence pour nos concitoyennes et nos concitoyens d’exprimer avec force et dans la clarté quelle politique ils entendent sanctionner et quelle Europe ils souhaitent construire. C’est pour créer les conditions d’une telle dynamique que les organisations signataires de la présente déclaration ont décidé d’unir leurs efforts dans un « Front de gauche  pour changer d’Europe ». Ce Front reste ouvert à tout autre parti de gauche partageant ces objectifs et cette démarche. Il s’inscrit dans le meilleur des traditions du mouvement ouvrier, des combats républicains, des mouvements sociaux et de l’écologie politique. Il vise à rassembler l’ensemble des forces qui entendent promouvoir une véritable politique de gauche, les acteurs et actrices  du mouvement syndical, social, altermondialiste et associatif qui sont disposés à s’engager dans cette démarche, les citoyens et citoyennes qui partagent cette ambition.

 

Ce que nous voulons, c’est d’abord faire de ce scrutin un bras de fer entre notre peuple et Nicolas Sarkozy. Celui-ci incarne, en effet,  parfaitement ce modèle « libéral-capitaliste » et autoritaire prôné par le MEDEF, et entend – si on lui en laissait le loisir – le pousser jusqu’à l’extrême.

Chaque vote pour le Front de Gauche, le 7 juin prochain, sera, en premier lieu, un «carton rouge » à Nicolas Sarkozy.

 

Ce que nous voulons, dans le même mouvement, c’est faire de ce vote l’expression du NON de gauche au traité de Lisbonne – cette réincarnation de l’ex-traité  constitutionnel – au sujet duquel le Président de la République a prétendu priver notre peuple de la parole, avec l’appui des parlementaires de droite (UMP et Modem) et hélas la complicité de la majorité des parlementaires socialistes, verts et radicaux de gauche lors du Congrès de Versailles.

Ce que nous voulons, c’est indiquer une autre voie pour la gauche que celle qui accompagne en France et en Europe, la construction libérale de l’Union européenne en soutenant les traités actuels.

Ce que nous voulons, c’est affirmer une vision nouvelle de la société et de l’Europe fondée sur l’intérêt général et la souveraineté populaire à l’échelle nationale comme à l’échelle européenne.

Nous affirmons, dans cette vision nouvelle, la place centrale du Féminisme comme un élément constitutif de toute transformation sociale. Changer l’Europe passe par la reconnaissance de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes dans toutes les sphères de la vie. Pour obtenir une égalité réelle, il faut tirer vers le haut TOUS les droits, et adopter une clause de l’européenne la plus favorisée pour permettre à Chaque femme de pouvoir bénéficier des lois les plus avancées pour les femmes dans les pays de l’Union. L’Europe doit être contre la domination patriarcale : les femmes doivent pouvoir se faire entendre et participer à égalité aux prises de décisions, avec des lois contraignantes. Les associations féministes doivent être reconnues comme des partenaires sociétales. Nous demandons que l’Europe lutte contre les violences sexistes, au moyen de loi-cadre contre les violences faites aux femmes. Nous voulons qu’elle fasse respecter le droit des femmes à l’IVG et à la contraception libre et remboursée et qu’elle légifère contre la prostitution.

 

Dans cette campagne nous mettons l’accent sur quelques idées clairement de gauche:

 

–          L’impératif social : Au niveau de chaque nation comme sur le plan européen, tous les instruments disponibles doivent être mis prioritairement au service de l’emploi, de sa qualité et de sa sécurisation, de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes et de l’éradication de la précarité ; au service de la promotion des capacités humaines : formation, éducation, santé, culture, recherche, logement, salaire décent, conditions de travail humaines, retraites dignes. Cela vaut tout particulièrement pour les moyens financiers et les pouvoirs d’intervention dont doivent disposer les  citoyennes et  les citoyens, les salariées et les salariés dans l’entreprise, sans lesquels ces priorités resteraient des vœux pieux. Une logique de gauche doit viser à impulser un autre type de production alliant développement humain, social et écologique ce qui implique notamment une mise en œuvre des fonctions d’anticipation, de prévision et de programmation de la puissance publique indissociables de pratiques démocratiques, citoyennes et populaires. Cela implique, surtout dans la phase actuelle, la maîtrise du crédit pour orienter la gestion des entreprises dans le sens de ces nouvelles priorités, et ce depuis les régions jusqu’à la BCE. Elle doit également tendre vers une maîtrise publique du système bancaire pour parvenir à une politique européenne coordonnée en matière monétaire qui mette au centre de la construction européenne une stratégie de l’emploi et de lutte contre le chômage.

A cette fin la BCE doit être transformée dans ses missions pour être mise au service des populations et  soumise à un contrôle démocratique. Ce qui nécessite aussi, au niveau des Etats un processus de réappropriation publique des systèmes bancaires et de crédit.

Face à la crise il faut mettre en œuvre un vrai bouclier social au plan européen. Celui-ci doit notamment permettre de s’opposer aux plans de licenciements  comme aux délocalisations, d’augmenter les salaires les minimas sociaux et les pensions.

Il faut engager une harmonisation sociale par le haut, remettre en cause le dogme du libre échange, développer des services publics démocratisés et refuser leur libéralisation ; soutenir une politique industrielle respectueuse de l’environnement et  créatrice d’emplois de qualité. On se doit aussi  d’œuvrer à une large redistribution des richesses au moyen notamment des dispositifs fiscaux

 

–          L’impératif écologique : les engagements réclamés par la communauté scientifique mondiale pour lutter contre le réchauffement climatique doivent être tenus. L’appel aux mécanismes de marché, privilégié par l’union européenne, montre ses effets pervers. La crise ne doit pas servir de prétexte pour retarder les transformations nécessaires. Un nouveau type de développement doit promouvoir les investissements dans les énergies renouvelables et propres ; les économies d’énergie ; le développement du transport ferroviaire et de la voie d’eau ; la protection des milieux naturels. L’Europe doit promouvoir une agriculture paysanne non soumise à la logique productiviste qui garantisse aux agriculteurs des prix rémunérateurs. Il faut tarir les subventions à « l’agrobusiness », maintenir un moratoire sur les cultures OGM et inscrire la politique agricole dans une logique de souveraineté alimentaire.

 

–          L’impératif démocratique : la démocratie c’est le pouvoir du peuple. Or les institutions européennes actuelles organisent le contournement des peuples, des citoyennes et des citoyens en confiant des pouvoirs essentiels à des instances non élues. Cela affaiblit la souveraineté populaire à l’échelle nationale. Et cela ne construit aucune souveraineté populaire à l’échelle européenne.  Cette construction politique est à rebours de tout fondement républicain. A l’inverse, nous estimons que la démocratie repose sur la citoyenneté, avec la parité comme moyen pour les femmes de participer à égalité à l’exercice des responsabilités politiques Dans l’Union européenne, aussi bien les politiques de coopération entre les Etats que les politiques intégrées doivent être contrôlées par les citoyens et soumises à la souveraineté populaire. Nous nous battons pour une Europe laïque. C’est une des conditions indispensables pour construire un espace démocratique européen qui garantisse la liberté de conscience et l’égalité des citoyennes et des citoyens quelques soient leurs convictions philosophiques et religieuses. C’est aussi le fondement d’une vision solidaire et pacifique des relations internationales à l’opposé du prétendu « choc des civilisations ».

–          L’impératif solidaire : Il vaut à l’intérieur de chaque société : lutte contre l’exclusion sociale et  la précarité, contre les discriminations et la xénophobie, et pour l’égalité effective des droits ; respect des droits fondamentaux des personnes issues de l’immigration, à commencer par le droit d’asile, le droit à la scolarisation des enfants et le droit du travail ; droit de vote et d’éligibilité aux élections locales et européennes pour tous les résidents au même titre que les citoyens de l’Union Européenne ; régularisation des « sans papiers » avec la mise en place d’une stratégie de co-développement. Il vaut naturellement au sein de l’union européenne : à la fois entre les nations qui la composent et vis à vis des autres peuples du monde. A cet égard, la « directive retour » mérite bien le nom, qui désormais l’affublera jusqu’à sa nécessaire abrogation, de « directive de la honte ».

Nous défendrons, au parlement européen, un vrai projet de coopération et de solidarité avec les peuples de la Méditerranée et avec l’Afrique.

 

–          L’impératif de la paix : L’Union européenne doit refuser de se laisser embrigader dans la politique militariste des Etats-Unis. Elle ne doit pas tolérer l’installation d’un « bouclier antimissile » sur son territoire, mais doit, au contraire, s’engager fermement en faveur de la relance du désarmement. Les troupes européennes doivent être retirées d’Afghanistan et l’aide au développement  doit être renforcée. L’Europe doit rompre avec l’atlantisme et l’alignement sur les Etats-Unis notamment dans le cadre de l’OTAN. Une politique extérieure européenne indépendante doit se fonder sur le droit international, en particulier au Proche Orient : elle doit s’engager de façon résolue – en usant de tous les instruments politiques et économiques à sa disposition y compris le traité d’association Union Européenne / Israël et le statut d’Israël dans le cadre de « la politique de voisinage » – en faveur du respect du droit imprescriptible du peuple palestinien à un Etat viable, souverain et démocratique, sur les frontières d’avant juin 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, à côté de l’Etat d’Israël dans une reconnaissance mutuelle de ces deux Etats et par tous les Etats de la région.

En tant que représentants de la France au parlement européen, nous ferons entendre – à l’opposé de la politique de Nicolas Sarkozy –  le projet d’une Europe indépendante, récusant les logiques de mise en concurrence des peuples et au service de la paix et du désarmement.

 

Sur la base de ces objectifs, nous voulons faire élire, le 7 juin, un grand nombre de parlementaires du « Front de Gauche pour changer d’Europe » qui siégeront au sein du même groupe de « la gauche unitaire européenne » du Parlement de Strasbourg

 

En un mot nous voulons contribuer à changer la donne en Europe et en France, nous mettre en situation d’agir en faveur des transformations profondes que la situation de crise requiert, nous voulons agir pour une Union européenne aussi  utile à notre peuple qu’aux citoyennes et aux citoyens de l’ensemble de l’Europe, utile au monde, utile à la paix.

 

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